METAL  FUME FEVER

“ Metal Fume Fever ” présente une série de photographies issues d’errances dans le site des Usines Csepel, dans les quartiers nord du Budapest (le 21e arrondissement).

Le site de Csepel Müveck (SCM) présente 250 hectares d’entrepôts et d’usines construits par l’architecte Manfrèd Weiis en 1882, sous la monarchie austro-Hongroise. Il a connu un essor économique fulgurant dans l’industrie du métal, et a atteint son apogée, dans les années 40’s, pendant lesquelles il a employé plus de 30 000 ouvriers en fournissant des tonnes d’aciers aux royaumes avoisinants, à l’URSS, à l’Allemagne, et à l’Europe.

Csepel Muvëck a fourni le matériel de guerre et en a subi malheureusement le douloureux retour lors des rafles nazies de la seconde guerre mondiale.

Csepel Muvëck subira aussi la féroce domination du Parti communiste Stalinien, qui mettra fin, en les bombardant, à la célèbre révolution ouvrière de 1956 dont il a été le centre des principales de révoltes.

Que reste-t-il aujourd’hui de cette cité ouvrière qui a été autant force de production et de résistance ?

À l’occasion d’un workshop, se déroulant à la fondation Capa à Budapest, animé par Antoine d’Agata, et organisé par l’agence Magnum, j’ai décidé d’y aller, accompagnée de Tibor Banfoldi écrivain et traducteur hongrois.

Lors de ces errances de nuit, attirés par un son lourd et puissant, nous avons découvert en activité, une énorme fonderie d’acier. Nous nous avons rodés autour, puis nous nous sommes adressé au chef de chantier qui par chance nous a permis d’y entrer, et permis de prendre en photo des images de ces travailleurs de nuit coordonnées par le corps de cette gigantesque machinerie.

De ces visites régulières à la fonderie de Csepel, découle une série de photographies intuitives dans lequel par le biais de mon objectif, j’ai pris le risque de me plonger au sein de cet énorme organe. Mon but était de me fondre dans le mouvement des ouvriers, de ce travail à la chaîne, de rentrer dans cette chorégraphie pour rendre la magie infernale de ce rouage.

J’ai pris les photographies dans l’idée de créer un film en stop motion, mais ce n’est qu’en 2023, suite à la formidable rencontre avec le trompettiste Aymeric Avice que j’ai trouvé la sonorité parfaite pour accompagner les images de ce film que j’ai finalisé cette année.

Hélène Bozzi